mercredi 15 décembre 2010

Cyrano de Bergerac

d'Edmond Rostand


 au Théâtre Daniel Sorano avec le groupe Ex-abrupto


Mise en Scène Didier Carette et Marie-Christine Colomb











Quand le hasard fait bien les choses...Monique a eu des invitations, les a données à Marie-Claude qui a son tour nous les a données...et voilà comment je me retrouve, samedi soir, à voir "Cyrano de Bergerac" au Théâtre Sorano au lieu de surfer sur la toile ou regarder un "nanar" à la télé. Et là, le coup de coeur intégral !!!!!

Une mise en scène sobre, moderne ; des acteurs de la Compagnie Ex-abrupto de grand talent et un Cyrano sublime incarné par Régis Goudot ! Un Cyrano, frêle en apparence, mais qui se nourrit de son texte, qui remplit la salle de ses tirades, nous touche au coeur, nous émeut, nous transporte ! Merci Didier Carette . Merci aux acteurs. Merci à Régis Goudot. Merci à Edmond Rostand (pour ce texte encore si moderne et si poétique). Merci Monique.


Et pour le plaisir ...la tirade du nez :



Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme ! 
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez: 
Agressif: " Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse ! "
Amical: " Mais il doit tremper dans votre tasse ! Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap! " 
Descriptif: " C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule ! " 
Curieux: " De quoi sert cette oblongue capsule ? D'écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ? " 
Gracieux: " Aimez-vous à ce point les oiseaux Que paternellement vous vous préoccupâtes De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? " 
Truculent: " Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez, La vapeur du tabac vous sort-elle du nez Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? "
Prévenant: " Gardez-vous, votre tête entrainée Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! " 
Tendre: " Faites-lui faire un petit parasol De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! "
Pédant: " L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane Appelle Hippocampelephantocamelos Dût avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !” Cavalier: " Quoi, I'ami, ce croc est à la mode ? Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode! " ,
Emphatique: " Aucun vent ne peut, nez magistral, T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! "
Dramatique: " C'est la Mer Rouge quand il saigne ! " Admiratif: " Pour un parfumeur, quelle enseigne ! " Lyrique: " Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?"
Naïf: " Ce monument, quand le visite-t-on ? " 
Respectueux: " Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue! " 
Campagnard: " He, arde ! C'est-y un nez ? Nanain ! C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! " 
Militaire: " Pointez contre cavalerie ! "
Pratique: " Voulez-vous le mettre en loterie ? Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot! "
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot: " Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître 
A détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître! " 
- Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit 
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit: 
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, 
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres 
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot! 
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, I'invention qu'il faut 
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries, 
Me servir toutes ces folles plaisanteries, 
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart 
De la moitié du commencement d'une, car 
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.


dimanche 21 novembre 2010

Ouragan

de Laurent Gaudé


Paru en Août 2010


Actes Sud


188 pages










Plusieurs personnages vont se croiser dans ce roman. Et même si certains ne se rencontreront jamais, ils seront liés pour avoir vécu la même tragédie. Laurent Gaudé parle de "fraternité de destins".
La tragédie c'est Elle, "la chienne" : la tempête de Katrina qui a sévi à la Nouvelle-Orléans en 2005. Elle est la toile de fond de ces histoires croisées.
Il y a Joséphine Linc.Steelson, négresse depuis presque cent ans, qui est restée fidèle à la mémoire de son mari, Marley, assassiné au début de leur mariage et qui a survécu à ses deux enfants.
Keanu Burns qui fuit les plateformes pétrolières qui lui ont pris ses forces et son esprit ; qui retourne vers la femme aimée qu'il avait abandonnée quelques années plus tôt.
Rose, l'abandonnée, dont la vie s'enfonce dans la désespérance , malgré la présence d'un jeune fils, Byron,  qu'elle aime mais mal, car il a pour père, l'homme qui l'a humiliée.
Le révérend  dont la foi prend le mauvais chemin, qui se croit investi d'une mission par Dieu, qui perd la raison et commet l'irréparable.
Les prisonniers de Parish Prison que l'ordre d'évacuation ne concerne pas ! Encore moins bien considérés que des chiens, qui eux ont été évacués par camion...Mais ces criminels, marqués par la violence, le resteront.
Pour tous ces hommes et ces femmes, l'ouragan sera un révélateur et ils le cherchent plus qu'ils ne le fuient.
Laurent Gaudé passe d'une histoire à l'autre, parfois les imbrique dans le même chapitre. 


Mon avis : 
J'ai aimé ce roman. Contrairement à certains lecteurs, le passage sans cesse d'un personnage à l'autre, ne m'a pas gêné bien au contraire. J'ai trouvé ce procédé séduisant. Je me suis laissé envoûtée par ces histoires, tremblant pour chacun ou chacune. Le style de l'auteur est sobre et efficace. Et en prime, une couverture magnifique !

dimanche 31 octobre 2010

Des éclairs

de Jean Echenoz

Paru en 2010

Les Editions de Minuit

174 pages











Vous n'êtes pas un scientifique, un féru de mathématique ou de physique, qu'à cela ne tienne ! Venez découvrir la destinée de Gregor, précurseur à la fois du néon, de la radio, des rayons X, d'internet, de la télécommande, des robots...et j'en passe, et le premier à comprendre l'avantage d'utiliser le courant alternatif, "le précurseur de ce qu'on nommera un jour le tout électrique".

Après un compositeur avec Ravel (2006), un sportif avec Zatopek dans Courir (2008), Jean Echenoz s'interesse à la vie d'un ingénieur, librement inspirée par Nikola Tesla, ingénieur croate, contemporain de Thomas Edison.

Pour Gregor, tout commence par une nuit de violent orage, entre vingt trois heure et une heure du matin : naissance "hors du temps et de la lumière". De ce jour, lui vient son caractère "ombrageux, méprisant, susceptible, cassant "...pour tout dire antipathique ; ce caractère ne s'arrangera pas avec le temps. De là, lui vient sans doute aussi sa passion pour l'électricité et les éclairs.
Dès l'enfance, Gregor est "hors norme" : anormalement grand, sujet à d'inquiétantes fureurs mais d'une intelligence très vive. Ce qui lui permet de devenir ingénieur, de débarquer à New-York à l'âge de 28 ans, en tant qu'homme à tout faire d'Edison. Mais ce dernier ne veut rien savoir des idées de Gregor qui partira proposer son "courant alternatif" à un autre industriel. "Pour lui la vie va prendre un tour plus favorable."

Gregor, dandy orgueilleux et vaniteux, savant extravagant mais brillant qui déposera à la va-vite des centaines de brevets,("les autres vont s'emparer de ses idées pendant que lui passera sa vie en ébullition") ne se soucie guère de faire fortune. "Il n'y a que l'argent que Gregor ne compte pas". En effet, Gregor est également atteint de "TOCs" : tout compter, il affectionne particulièrement les nombres divisibles par trois ; une peur des microbes et toute espèce de germes" qui le contraint à nettoyer sans cesse toute chose autour de lui"
Gregor aime la solitude "il apparait aussi d'ailleurs qu'il aime mieux être seul  et vivre seul en général et se considérer dans les miroirs plutôt que regarder les autres".Il reste indifférent à la compagnie des femmes, excepté Ethel, épouse d'un ami et pour laquelle il éprouvera un sentiment amoureux mais qui restera un amour platonique. 
Gregor passe son temps à trouver des idées nouvelles et inventer toujours.
Gregor a aussi du coeur  "son objectif principal : un système permettant de procurer gratuitement de l'énergie libre à tout le monde", très mal vu des industriels...
Gregor, lui qui évite tout contact avec les hommes et les femmes, a  aussi une passion pour les oiseaux et les pigeons en particulier, ses seuls compagnons à la fin de sa vie.

Echenoz nous entraine dans cette biographie romancée, oscillant entre humour et dérision, nous ravissant par son style et nous montrant encore une fois comment des choix personnels semblant  peu importants, dessinent le chemin de toute une vie.
Un livre du tonnerre !



mercredi 12 mai 2010

La triste fin du petit Enfant Huitre et autres histoires

de Tim Burton

traduit de l'américain par René Belletto

Paru en 1997

Edition 10/18 Domaine étranger

122 pages







J'apprécie les films de Tim Burton et la découverte de ce petit livre ne m'a pas déçue !!
Voilà un recueil de poèmes illustrés sur l'enfance mais où les enfants ne sont pas comme on pourrait s'y attendre doux et calins ; ce sont des enfants robots, toxiques, d'ordures...de vrais petits monstres, au sens littéral du mot, mais cependant attachants ! On retrouve l'univers noir, humoristique et poétique de l'auteur autant dans le texte que les illustrations.

James
Inopportunément, le père Noel offrit à James un nounours, ignorant qu'il avait été lacéré par un grizzli un peu plus tôt dans l'an.


La Reine Pelote à Epingles

La vie n'est pas drôle pour cette haute magistrate,
La Reine Pelote à Epingles : quand
sur son trône elle pose son séant,
les épingles lui ratatinent la rate.


lundi 19 avril 2010

Hypothermie

de Arnaldur Indridason

traduit de l'islandais par Eric Boury

Metailié


Février 2010


304 pages











 Site de l'éditeur ICI



Mon avis :

L'Islande qui est à la une des actualités ces temps ci, est la toile de fond de ce roman où  le commissaire Erlendur enquête cette fois-ci, tout seul,  loin de ses collègues. Au mépris du réglèment, il veut en savoir plus sur Maria qui s'est pendue dans son chalet au bord du lac. Plus il fouille dans le passé de la jeune femme, plus son intuition lui dit que tout n'est pas aussi clair qu'il y parait. Un mari pas si éploré que ça, un deuil impossible à faire,  des médiums, , des fantômes, des expériences interdites, la vie et la mort qui se côtoient, ...
Parallèlement, il rouvre le dossier de deux disparitions de jeunes gens, vieilles de 30 ans, non élucidées mais pour lesquelles il aimerait apporter une réponse aux parents avant qu'il ne soit trop tard pour eux.
Son obstination l'amènera à faire la lumière sur ces affaires.
Notre commissaire, anti-héros par excellence, est miné lui aussi par ses démons, sa culpabilité : la disparition de son jeune frère, l'échec de son mariage, ses enfants en mal de vivre. Et on en apprend un peu plus sur sa vie privé.
Les paysages islandais rajoutent à l'ambiance noire du roman. 

lundi 22 mars 2010

La reine des pommes



 Réalisé par Valérie Donzelli

Avec Valérie Donzelli (Adèle) Jérémie Elkaim (Mathieu, Pierre, Paul, Jacques)
Béatrice de Stael (Rachel)

 Durée : 1h24

Sortie : 24 février 2010









 
 Le site officiel du film  ici


Un film à la fois émouvant, drôle, dingue, érotique parfois, frais et léger...Valérie Donzelli  compense le manque d'originalité de son sujet (une rupture amoureuse) par une créativité dans la mise en scène des situations (avoir-alire.com), parfois proche du roman-photos. Le jeu récitatif des comédiens donne une ambiance particulière au film,  à la limite de la caricature, tout comme certains personnages (Jacques notamment avec ses grosses lunettes et son imperméable). Un seul comédien pour quatre personnages masculins afin d' appuyer sur l'état d'obnubilation d'Adèle sur son amour perdu, et une belle pirouette finale.
La réalisatrice a aussi composé la musique du film et Benjamin Biolay les paroles des chansons.

Un premier film pour Valérie Donzelli mais un film vraiment peu ordinaire!..à croquer à pleines dents :o)

lundi 15 mars 2010

Mères juives des hommes célèbres

de Bruno Halioua

Edition Bibliophane

2002

233 pages










Si vous avez le temps, écoutez la conférence sur "La mère juive dans tous ses états" présidée par B.Halioua


Vous découvrirez les mamans de Einstein, des Marx Brothers, de Woody Allen, Sarah Bernhardt, Marc Chagall, Anne Franck, Amadeo Modigliani, Marcel Proust, Freud, Karl Marx.
Mais ces mères ne sont-elles pas mères avant d'être juives ? ou alors suis-je un peu juive ? :o) des mères avec leur amour et leur excès, capables du meilleur comme du pire. Certaines sont émouvantes, d'autres drôles, ou encore horripilantes...

Personnellement, j'ai été émue par Nina Gary (la maman de Romain) qui sentant sa fin venir (atteinte d'un cancer) a écrit d'avance près de 250 lettres qu'elle a demandé à une amie d'envoyer à son fils (engagé dans la Résistance) jusqu'à son retour en France. Il nous dit " grâce à ce stratagème, je continuai à recevoir de ma mère la force et le courage qu'il me fallait pour persévérer alors qu'elle était morte depuis plus de trois ans".

Je ne résiste pas à vous faire partager l'humour de cette petite devinette :
Quelle est la station préférée des mères juives ?
-C'est la station Monge ,parce que "Monge mon fils ,monge" !

lundi 22 février 2010

Beetlejuice

Titre original : Beetle Juice
 
Réalisé par Tim Burton
Avec Michael Keaton (Beetlejuice), Alec Baldwin (Adam), Geena Davis (Barbara)
Long-métrage américain - 
Genre Fantastique, Comédie
Durée : 1h32min
Date de sortie cinéma : 14 décembre 1988 (pour la France)







Un site très interessant sur Tim Burton et ses films, c'est ICI

J'ai revu ce film récemment et j'ai pris autant de plaisir qu'il y a ...20 ans ! Tim Burton mène la danse de façon joyeusement morbide et avec une poésie qui lui est toute particulière. Justement, en parlant de danse, une scène culte est celle du repas où Barbara et Adam font bouger les convives au rythme de "Banana Boat Song (day-o)" de Harry Belafonte. Un moment délicieux !
Et attention, si l'envie vous prend de crier :" Beetljuice, Beetlejuice, Beetlej..."chut ! vous allez réveiller le "bio-exorciste".





jeudi 11 février 2010

L'Olympe des Infortunes



de Yasmina Khadra

Julliard

2010

230 pages








Le site officiel de Yasmina Khadra est ICI
Le mot de l'éditeur est LA

Mon avis :

L'Olympe des Infortunes, terrain vague de nulle part et de partout, est le refuge, la patrie de ces laissés pour compte qui sont : Ach le Borgne dit "Le Musicien" , Junior le Simplet, Mama la Fantomatique, Pacha et son amant Pipo, Bliss le Secret, Haroun le Sourd, Einstein le Savant fou et tous les autres Horr. Qu'est ce qu'un Horr ? "Un clodo qui se respecte..qui marche la tête haute...un Homme Libre". Rien à voir avec un SDF de la ville ! 

Une fable philosophique où l'auteur nous parle d'humanité, d'amitié, de solidarité mais aussi de déchéance, de  culpabilité, d'alcool et de ses mirages, de cruauté, de solitude. Khadra veut nous faire réfléchir sur notre société décadente et la "leçon" qu'il en tire, est bien dure.

Après une première partie du livre avec sa galerie de portaits, l'arrivée de Ben Adam, "l'homme éternel" qui a connu "tous les âges, tous les royaumes..." (chacun y verra son prophète) redonne un second souffle au roman. On aurait envie qu'au moins un de ces "paumés", "accidentés de la vie" (car ils ne sont quand même pas arrivés là par hasard ; il y a eu un avant dans leur vie) puisse s'en sortir, recommencer, bénéficier d'une seconde (voire plus) chance...mais non ! Celui qui aura eu le courage de partir, de rêver d'une autre vie,  reviendra encore plus "blessé" qu'avant ; il aura seulement appris "qu'un homme est capable d'aller au-delà de la mort et de revenir".
"...un pays pire que l'enfer, pire que la folie, et Junior ne songera jamais plus à refaire sa vie" termine le roman !


Heureusement, Khadra écrit aussi des phrases comme :
"On passera nos mains par dessus la nuque et on matera la mer jusqu'à prendre la crête blanche d'une vague pour une baleine en train de se marrer"
"Ici c'est notre Olympe et t'es ma part d'éternité. A nous deux, nous sommes le monde"
"Un bon Dieu, c'est comme un préposé aux postes. Si on le charge tout le temps, il finit par péter un câble."  

dimanche 7 février 2010

Les z'amours z'agricoles

Duo fantaisiste
autour de 14 chansons de Ricet Barrier
interprétées a capella
Lucie Flèche : Anne Lehmann
Jules Bonvoisin : Jean-Christophe Goedgebuer







Nouvelle orientation pour mon blog ; il y aura aussi dans mes étagères des coups de coeurs pour des spectacles, des films, des expos et plus si affinités :o)

Hier soir au théâtre du Grand Rond (un lieu où maintenant je vais les yeux fermés, car je sais que je serai toujours agréablement surprise) nous avons assisté à un duo original (Lucie et Jules) qui ont revisité avec talent, les chansons de Ricet Barrier (vous savez, la voix de Saturnin !). Pauvre Ricet, moi je croyais qu'il avait disparu de la scène pour ne pas dire disparu tout court (excusez moi Monsieur Barrier). Eh bien non il est bien et bien et ce spectacle rend hommage à sa poésie, à son humour, à son talent tout simplement.
Les deux comédiens sont irrésistibles ! finement drôles et de belles voix ; à tour de rôle, l'un chante pendant que l'autre fait l'orchestre (car bien sûr, pas de radio dans la brouette) ; des chansons d'amour (une belle complicité entre eux) ; des histoires sur les grillons pour Lucie et les abeilles pour Jules. Bref un spectacle plein d'imagination ! Pour plus d'informations sur la Compagnie Fabulax, c'est ici

Un mot aussi sur Flavia qui nous a régalé de ses chansons  pendant l'apéro (l'assiette de charcuterie -nouveauté du théâtre- et le verre de vin blanc ne nous ont pas laissé indifférents non plus) ; chansons humoristiques, graves parfois ; une belle voix aussi (et pourtant pas au mieux de sa forme ; elle s'est dopée au sirop Stodal à même le goulot). 
Ma chanson préférée "Prolixe Appétence".
Conquis, nous sommes repartis avec son CD dédicacé.

samedi 6 février 2010

La double vie d'Anna Song


de Minh Tran Huy

Actes Sud

2009

192 pages




Le point de vue de l'éditeur ici


Mon avis :

Dans le cadre de la sélection du prix Culture et Bibliothèque Pour Tous, j'ai eu l'occasion de lire ce livre qui fait partie de la sélection (je vous parlerai de ce prix plus en détail dans un prochain article).
C'est l'histoire d'une double imposture, amoureuse et artistique. C'est l'histoire d'Anna Song, "la plus grande pianiste vivante dont personne n'a jamais entendu parler". Un roman à double voix, celle des articles de presse et celle du mari, Paul Desroches (pseudonyme de Paul Eluard dans "Le temps déborde" publié après la mort de sa femme Nusch). Un roman sur le Vietnam, passé, imaginaire et touristique...Un roman sur la musique, sur la mort, le souvenir, sur l'amour,...jusqu'où peut on aller par amour ? Un jeu de miroirs permanents !
Un roman prenant qui mêle intrigue policière et sentiments personnels jusqu'au dénouement final, inattendu...le lecteur aurait-il été berné lui aussi ! 
J'ai eu le plaisir de rencontrer cet auteur dans le cadre du festival Asia à Toulouse, à la librairie Ombres blanches. Minh Tran Huy est une jeune personne, très attachante, et délicieusement bavarde qui a levé le voile sur l'écriture de son livre : ses inspirations (Ravel d'Echenoz entre autre), ses motivations d'écriture (le Vietnam principalement) ; elle écrit ses livres comme elle composerait une musique (créer des ponts entre les différentes histoires, des parallélismes...) ; j'aurais dû prendre des notes :o) 
Mais allez voir ici

" Elle s'était dit qu'il valait mieux me blesser que me décevoir"

" Un mensonge qui vous apporte la paix, ne vaut-il pas mieux qu'une vérité qui vous détruit ?"

jeudi 4 février 2010

Lire aux cabinets

de Henry Miller

Précédé de Ils étaient vivants et ils m'ont parlé

Traduit de l'américain 
Jean Rosenthal
Collection Folio chez Gallimard
1957
102 pages







Mon avis : 
Je crois que je n'aurais jamais lu cet écrivain, si ce petit livre au titre humoristique et un peu provocateur n'était pas tombé entre mes mains. Des deux nouvelles ou essais, j'ai préféré le premier où Henri Miller nous parle des livres...des auteurs qu'il a lu, qu'il aimerait lire...

"Qu'est ce qui rend un livre vivant ? ...Un livre vit grâce à la recommendation passsionnée qu'en fait un lecteur à un autre." 

"Ils(les livres) se rangent dans 3 catégories : la première comprend tous ces livres qu'on a vraiment l'intention de lire un jour mais qu'on ne lira sans doute jamais ; dans la seconde, se trouvent ceux qu'on devrait, estime t-on, avoir lus et dont on lira sans doute quelques uns avant de mourir ; la troisième compte les livres dont on entend parler, à propos desquels on a lu quelque chose, mais qu'on est à peu près certain de ne jamais lire, parce que rien, apparemment, ne pourra jamais abattre le mur de préjugés dréssé autour d'eux."

"N'avez vous jamais remarqué, après bien des expériences décevantes, que quand on recommande un livre à un ami, moins on en dit, mieux cela vaut."

Je vais suivre le conseil de cette dernière citation et terminer mon article, en espérant avoir titiller votre curiosité !
 

mercredi 27 janvier 2010

L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique


de Gabriel Garcia Marquez

Traduit de l'espagnol 
Claude Couffon
Les Cahiers Rouges chez Grasset
1972
154 pages






Mon avis :
7 nouvelles toutes aussi étranges, poétiques, cruelles, fantastiques, surnaturelles, les unes que les autres, dans les Caraïbes... et la mort toujours présente. Les titres de ces nouvelles sont déjà une histoire à eux seuls. Voyez :
- Un monsieur très vieux avec des ailes immenses : " ...si les ailes n'étaient pas l'élément fondamental pour différencier un épervier d'un aéroplane, elles l'étaient encore moins pour identifier les anges".
- La mer du temps perdu : une mer odorante et peuplée de légendes.
- Le noyé le plus beau du monde...qui fait rêver les femmes !
- Mort constante au-delà de l'amour
- Le dernier voyage du vaisseau fantôme ; prenez votre respiration pour la lire, il n'y a pas un seul point pendant 8 pages !
- Blacaman, le bon marchand de miracles
- L'incroyable et triste histoire d'Erendira et de sa grand-mère diabolique ; cette dernière nouvelle, la plus longue, a souvent fait l'objet de mises en scènes.
J'aime l'imagination poétique de cet auteur ; je pense que je lirai rapidement d'autres livres notamment deux qui ont eu beaucoup de succès "Cent ans de solitude" ou "Chronique d'une mort annoncée".


mardi 26 janvier 2010

Les heures souterraines


de Delphine de Vigan
Lattes
Août 2009
280 pages







Point de vue de l'éditeur ICI


Mon avis :
Delphine de Vigan nous raconte la solitude de la ville tentaculaire, la violence silencieuse (notamment le harcèlement moral dans l'entreprise que beaucoup ont subi ou subissent). Le lecteur est sous tension jusqu'à la dernière page. A la fin du roman, on aurait presque envie d'aller garder les chèvres dans le Larzac :o)
Mais les personnages sont attachants, et nous les comprenons si bien car peu ou prou, nous avons tous, comme eux, avancé dans la tourmente du quotidien.

samedi 23 janvier 2010

Le tailleur de pierre

de Camilla Läckberg
Actes Noirs
Traduit  du suédois
Lena Grumbach (Traducteur)
Catherine Marcus (Traducteur)
octobre 2009 /480 pages

Pour le point de vue des éditeurs et en savoir plus sur l'auteur, c'est ICI

Mon avis :
J'ai lu les deux précédents romans de Camilla Läckberg avec beaucoup de plaisir.
Ce 3ème est peut-être le plus noir mais j'ai encore été captivée par l'histoire et tenu en haleine par le suspens même si je me suis un peu lassée de l'histoire du couple Erika-Patrick , qui par moment me semblait ne rien avoir à faire avec l'enquête.L'auteur ponctue son histoire contemporaine avec des évènements se situant dans les années 1920 à 1960,relatés dans des chapitres courts au fil du livre.
L'histoire se passe en Suède, dans une petite ville pas très loin de Göteborg (petit souvenir personnel).
Pas de happy-end ...la fin même laisse supposer un 4ème roman. Camilla aurait-elle trouvé le bon filon pour appater son lecteur et faire une longue série ?!

jeudi 21 janvier 2010

Challenge lectures 2010


J'aime bien les jeux et j'ai remarqué dans de nombreux blogs, des challenges lecture. Le concept m'a bien plu! Aussi pour débuter mon blog, voici ma liste pour cette année 2010.
Une fois le livre lu, un lien vous permettra de lire mon avis (ce n'est bien sûr que mon humble avis ; si je vous donne envie de lire le livre, tant mieux ; sinon, n'hésitez pas à vous faire votre propre opinion en le lisant :o)
Mais ne soyez pas trop pressés...je lis plus vite que je ne rédige !


A = Des vents contraires d'Olivier Adam
B = Le symbole perdu de Dan Brown
C = Saya de Richard Collase LU****
D = Bleu comme l'enfer de Philippe Djian
E =
F = La délicatesse de David Foenkinos LU****
G = L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira de Gabriel Garcia Marquez LU*** mon avis est ici

H = Professor Knatschké de Hansi
I = Hypothermie de Erlendur Indridasson
J = La mort simplement de Andrea H.Japp
K = Samantha, bonne à rien faire de Sophie Kinsella
L = Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg LU*** mon avis est ici

M = Des hommes de Laurent Mauvignier LU****
N =
O = Et mon coeur transparent de Véronique Ovaldé
P =
Q =
R = Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay
S = L'invention d'Hugo Cabret de  Brian Selznick
T = Ru de Kim Thuy
U =
V = Les heures souterraines de Delphine de Vigan LU***mon avis est ici
W = Mon enfant de Berlin de Anne Wiazemsky
X =
Y = Kitchen de Banana Yoshimoto
Z = Les âmes soeurs de Valérie Zenatti


**** vivement recommandé  *** j'ai aimé  ** pas mal mais sans plus  * bof  :( pas du tout aimé