jeudi 11 février 2010

L'Olympe des Infortunes



de Yasmina Khadra

Julliard

2010

230 pages








Le site officiel de Yasmina Khadra est ICI
Le mot de l'éditeur est LA

Mon avis :

L'Olympe des Infortunes, terrain vague de nulle part et de partout, est le refuge, la patrie de ces laissés pour compte qui sont : Ach le Borgne dit "Le Musicien" , Junior le Simplet, Mama la Fantomatique, Pacha et son amant Pipo, Bliss le Secret, Haroun le Sourd, Einstein le Savant fou et tous les autres Horr. Qu'est ce qu'un Horr ? "Un clodo qui se respecte..qui marche la tête haute...un Homme Libre". Rien à voir avec un SDF de la ville ! 

Une fable philosophique où l'auteur nous parle d'humanité, d'amitié, de solidarité mais aussi de déchéance, de  culpabilité, d'alcool et de ses mirages, de cruauté, de solitude. Khadra veut nous faire réfléchir sur notre société décadente et la "leçon" qu'il en tire, est bien dure.

Après une première partie du livre avec sa galerie de portaits, l'arrivée de Ben Adam, "l'homme éternel" qui a connu "tous les âges, tous les royaumes..." (chacun y verra son prophète) redonne un second souffle au roman. On aurait envie qu'au moins un de ces "paumés", "accidentés de la vie" (car ils ne sont quand même pas arrivés là par hasard ; il y a eu un avant dans leur vie) puisse s'en sortir, recommencer, bénéficier d'une seconde (voire plus) chance...mais non ! Celui qui aura eu le courage de partir, de rêver d'une autre vie,  reviendra encore plus "blessé" qu'avant ; il aura seulement appris "qu'un homme est capable d'aller au-delà de la mort et de revenir".
"...un pays pire que l'enfer, pire que la folie, et Junior ne songera jamais plus à refaire sa vie" termine le roman !


Heureusement, Khadra écrit aussi des phrases comme :
"On passera nos mains par dessus la nuque et on matera la mer jusqu'à prendre la crête blanche d'une vague pour une baleine en train de se marrer"
"Ici c'est notre Olympe et t'es ma part d'éternité. A nous deux, nous sommes le monde"
"Un bon Dieu, c'est comme un préposé aux postes. Si on le charge tout le temps, il finit par péter un câble."  

1 commentaire:

  1. Belles citations ! qui donnent envie de lire ce bouquin là aussi !!
    Mais on ne les trouve pas au Gabon :p quoique, faudrait que j'aille faire un tour à la bibliothèque par acquis de conscience ...

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